Les fondements d’Agropunk
voir aussi :
maitr Jacq suggère
Un lexique Agropunk
En fait,
C’est quoi un “Agropunk” ?
Un fermier avec une crête ? Un iroquois avec des bottes ?
- L’agro fait référence à notre intérêt pour les sytèmes alimentaires.
- Le punk laisse entendre que la situation actuelle ne nous satisfait pas.
Pour être encore plus complet, l’agro c’est l’agroécologie : qui est à la fois une science transdisciplinaire, un ensemble de techniques et un mouvement social, que nous – agropunks – marions à la permaculture, qui renforce ainsi l’idée de l’imbrication des systèmes naturels et des systèmes sociaux.
Quand à notre approche punk, elle pourrait se résumer à une émancipation par l’éducation mariée à une éducation par l’émancipation. Et ça aussi c’est un sujet exaltant !
Les pensées du maitr
maitr Jacq
Coordinateur multiple
Un gros travail mental est nécessaire pour changer de comportement.
C’est clair, notre cerveau a soif de découverte et de nouveauté. Mais il est surtout très fort pour trouver des subterfuges pour ne pas faire le pas et rester dans la zone de confort.
Agropunk expliqué en quelques mots clés
co-création
Agropunk cherche en priorité à éradiquer la faim et l’extrême pauvreté, et plus globalement à lutter contre les précarités et à construire un développement durable.
Ce sont des problèmes extrêmement complexes. Énormément d’acteurs différents sont concernés et doivent être impliqués.
En effet, si seule une majorité construit des solutions sans que les minorités participent… ; si un plus puissant ou un plus riche construit lui-même les solutions… même avec les meilleures intentions du monde… ces solutions sont – au mieux – vouées à l’échec !
La cocréation, c’est de l’ingénierie avec des aliens.
La cocréation ce sont des gens différents qui mélangent leurs savoirs et leurs compétences à toutes les étapes (depuis l’idée jusqu’à la mise en oeuvre et au-delà) de la production de quelque chose de nouveau.
Or les minorités, les plus pauvres, ceux qui ont faim… sont généralement moins bien armés pour participer à l’ingénierie, bien qu’ils et elles aient une connaissance intime du problème.
C’est le premier super-challenge de Agropunk : trouver des stratagèmes pour que les plus défavorisés acquièrent les compétences nécessaires pour participer.
Ensuite, il faut trouver des stratagèmes pour que chacun des autres acteurs exprime ses idées, écoute celles des autres et apporte sa contribution à chaque étape d’un processus qui se doit d’être collaboratif et itératif.
permaculture
Beaucoup de choses, bonnes et mauvaises, ont été dites sur la permaculture.
Pour nous, la permaculture est une disposition de l’esprit, un schéma de connexion neuronal, qui nous fait percevoir notre environnement différemment en rendant visibles – et attirantes – les singularités de tous les éléments qui nous entourent – humains, non-humains et non vivants – ainsi que celles de leurs interconnexions.
La permaculture, c’est la co-création avec en plus les contributions des roches, des plantes, des animaux…
La permaculture, c’est l’intégration de la diversité des composantes du système naturel et de la diversité des connexions entre ces composantes, dans le système social, lui-même avec ses composantes diverses et ses connexions diverses, pour arriver à un système global durable, et où il fait bon vivre.
Très difficile à mettre en œuvre, même si l’on est un expert de la science de la complexité (ce que tout permaculteur devrait chercher à devenir). Les travaux des pionniers de la permaculture nous y aident, en listant quelques principes, auxquels chacune de nos initiatives doit être confrontée.
Agropunk s’appuie sur cette vision de la permaculture pour guider les aspirants acteurs du changement – qu’ils soient jardiniers, ou fermiers, ou pas.
Nous prendrons également plaisir à explorer lesdits principes permaculturels à travers le prisme des sciences agronomique et naturelles, et de la pédagogie qui les accompagnent.
philosophie punk
L’image la plus répandue du punk n’est malheureusement pas celle qui nous représente le mieux. Notre approche est plus approfondie et pas du tout arrogante.
La liberté de pensée et la défense de la liberté de pensée nous demande de ne pas nous contenter “d’un seul son de cloche”. C’est la signification du fameux “ni Dieu ni maître” : personne ne peut nous imposer ses idées ou ses convictions, personne, y compris l’opinion publique et la majorité.
Le punk, c’est la collusion de la pensée critique et de la créativité pour nuire à la manipulation de masse.
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Cela ne veut pas dire qu’un punk ne peut pas suivre les idées d’un autre, mais qu’il doit le faire tout en cherchant – en permanence – à connaître et à comprendre les idées qui s’en éloignent. Il en va de même pour les actes et les comportements : il faut toujours essayer d’explorer une autre voie possible, une autre façon de faire.
Ces autres façons de faire, nous les expérimentons avec nos petits moyens et à notre échelle, confidentiellement (c’est le DIY souvent associé au mouvement punk). D’une part cela nous évite d’être trop contaminés par les influences extérieures, mais surtout cela limite les risques que nos échecs – inévitables – impactent négativement notre environnement (et vice-versa).
Notre philosophie punk est à la fois un devoir moral de critique et de questionnement, et le plaisir de faire ses choix et de réaliser ses actions sans influences ni contraintes extérieures, en restant à l’écoute de, et fidèle à soi-même.
Remarque : cette pratique est très bien acceptée dans l’expression artistique, mais beaucoup moins dans la lutte contre les précarités. Quant à parler de l’éducation…
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analyse systémique
Une personne dans la détresse doit être aidée. Mais donner le manger à ceux qui ont faim peut réduire dramatiquement leur capacité à se nourrir eux-même demain…
Les systèmes au sein desquels nos grands problèmes sévissent sont si complexes, avec tous ces acteurs et connexions imbriquées, qu’il est très difficile de prévoir les effets qu’auront notre action à plus ou moins long terme. Par des mécanismes compliqués, il peut même arriver que l’effet final se révèle carrément négatif et à l’opposé de ce que nous cherchions à obtenir !
L’analyse systémique met nos “bonnes intentions” au pilori.
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L’analyse systémique – ou la pensée systémique – est la recherche d’une compréhension des interconnexions entre les éléments du système et de l’effet qui résulte de ces interconnexions. N.B. : c’est en cherchant à améliorer les connexions entre éléments que l’on peut optimiser le système, et non en optimisant les éléments eux-mêmes.
Si on veut changer un système, il faut s’attaquer subtilement, patiemment et résolument à quelques connexions clés entre les éléments de ce système. Une intervention agressive sur les éléments, au mieux ne produit aucun changement, au pire rend la situation… encore pire.
Exemples classiques : enfermer les délinquants dans des prisons ne résout pas la criminalité; pulvériser des produits chimiques sur les cultures n’élimine pas les problèmes de ravageurs et d’adventices.
“Déverrouiller le système“. Ça n’est pas avec de grosses opérations tapageuses que nous y arriverons, mais avec de la perspicacité, de la ruse et de la détermination. Si Agropunk devait ajouter un partenaire à Bill Mollison et Joey Ramone, ce serait Sun Tzu.
intérêt général
Agropunk ne conçoit pas l’association sans une mission en faveur de l’intérêt général, et ne peut pas séparer les notions d’intérêt général et d’inclusion sociale.
Si l’association ne défend que le bien-être d’un groupe limité, elle se doit de compenser avec un fonctionnement fort démocratique et une recherche continue de collaborations aussi diverses que possible.
Chacun de nous est un point de connexion dans le système ‘société’. L’intérêt général, ce sont des connexions positives qui génèrent des connexions positives qui génèrent…
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Dans la perspective Agropunk, prendre en compte l’intérêt général équivaut à prendre conscience de son appartenance à un système complexe, à prendre conscience de ce que cela implique, et à avoir la volonté d’agir pour que les autres éléments de ce système s’y sentent mieux.
Attention ! : l’intérêt général est plus que la somme des intérêts individuels. Les autres éléments du système doivent eux-aussi prendre conscience de leur appartenance et de leur rôle au sein de celui-ci. S’ils ou elles décident d’en abuser, ce doit être en connaissance de cause ! La défense de l’intérêt général, c’est aussi en faire la promotion et donner aux autres les capacités d’agir en sa faveur, et de le défendre. L’association est – dans cette optique – le meilleur environnement qui soit (mais une entreprise Agropunk fera tout aussi bien). Le caractère démocratique de leur gouvernance – qui doit sans cesse être renforcé – fait que l’émancipation sociale n’est plus réduite à une réussite personnelle, mais à une capacité des individus à transcender leurs appartenances et leurs intérêts.
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Le punk philosophe va chercher à identifier ces limites. Le punk rebelle va les déconstruire. Le punk DIY et créatif va les réinventer, à sa sauce. Et le cycle reprend.
non-conformisme et innovation
Dès l’école, on nous enferme dans une illusion de liberté. Même programme pour tous, pour être en phase avec la société ! Ceux qui réussissent le mieux sont les plus aptes à répéter les mots de leurs professeurs et les schémas de la culture dominante. Les originaux… reçoivent de mauvaises notes.
Innover reste faisable, mais notre champ est délimité à l’avance, sans que nous nous en rendions compte, imprégnés que nous sommes.
Le non-conformisme, c’est l’attention portée en priorité à son for intérieur. L’innovation en découle naturellement.
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Le punk philosophe va chercher à identifier ces limites. Le punk rebelle va les déconstruire. Le punk DIY et créatif va les réinventer, à sa sauce. Et le cycle reprend.
Le non-conformisme Agropunk n’est ni un besoin de se démarquer, ni une volonté d’afficher son rejet de la société. Il part d’une démarche intimiste et introspective, et c’est cette recherche de sincérité avec soi-même, et d’authenticité, qui nous fait agir de façon … bizarre. Dans ce sens, il marche main dans la main avec la pensée critique.
L’innovation vient ensuite naturellement, comme la mise en application d’une idée qui s’est débarrassée d’un maximum d’influences et qui ne ressemble donc pas à ce que l’on a l’habitude de voir. Remarque : l’idée peut être nouvelle, mais aussi la manière de la mettre en application.
Mais ne nous berçons pas d’illusions, dès notre naissance nous apprenons les signes qui font réagir nos proches. Ceux-ci sont fortement culturels, et ils font partie de nous-mêmes.
Le non-conformisme, et l’innovation qui va avec, requiert soit de n’avoir aucune influence – ce qui semble très difficile, voire impossible – soit d’en avoir une liste qui sera à jamais infinie.
esprit entrepreneurial
Refaire le monde avec ses potes en buvant des verres… faut vraiment pas s’en priver. A vrai dire, on aurait tort de mésestimer ces moments. Une pépite perdue, c’est plusieurs vies gâchées.
Avoir l’esprit entrepreneurial, c’est d’abord n’avoir pas peur de transformer quelques-uns de ses rêves en objectifs, c’est ensuite l’art de redessiner le monde de l’idée sur une trame de la réalité de terrain.
L’esprit entrepreneurial, c’est penser avec la tête dans les nuages et agir avec les pieds sur terre.
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Être capable de transcrire instantanément un rêve sur un business model canva, et en en lisant un autre, d’imaginer encore mille concepts plus fous les uns que les autres.
Classiquement, la mentalité entrepreneuriale permet à l’esprit volontaire et proactif de passer de la créativité à l’innovation, de la réflexion et de l’idée à l’action, puis – donc – de l’action à nouveau à l’idée, et ainsi de suite. Mais pour Agropunk, l’esprit entrepreneurial est plus qu’une disposition individuelle : il est une contribution à l’intérêt général. Il a donc l’audace de passer à l’action même si celle-ci ne sert pas les intérêts propres du preneur de l’initiative, et même si celle-ci va à l’encontre de l’opinion publique.
L’entrepreneur Agropunk est nécessairement résilient, et insatiable.
- à cultiver son individualité, sa singularité, en cultivant son intelligence intrapersonnelle et son esprit critique,
- à laisser cette individualité s’exprimer dans un cadre fonctionnel et opérationnel compris de tout le monde, et sûr,
- à ne jamais cesser de rêver et à ne jamais se contenter des accomplissements,
- à obstinément mettre cette propension au service des autres, au service d’un société plus juste et plus durable, au service de l’intérêt général.
toujours les mêmes qui décident…
faudrait réussir à déverrouiller le système…